demande de visa pour Jeanne Galy: La Temazcal
demande de visa pour Jeanne Galy: La Temazcal
Paloma avait toujours été attirée par les mystères de Nosyland. La cabane de techno-magie invitait à la danse et la frontière en gruyère ouvrait ses bras aux aventuriers. Mais rien ne l’avait préparée à la découverte de la Temazcal.
Située aux abords de la rivière de Guimauve, la Temazcal était un pont entre deux mondes. En la franchissant, Paloma sentit le sol se dérober sous ses pieds. Elle était de retour dans le ventre de la mère, bercée par les battements du cœur de la terre.
C’est là qu’elle rencontra Jeanne, une femme aux yeux profonds et d’une douceur chamallownesque. Paloma chantait des chants médecines, des mélodies qui semblaient guérir les âmes. Jeanne se joignit à elle, leurs voix s’entremêlant comme les lianes de la forêt.
Le tambour résonnait, son rythme hypnotique emportant les deux femmes dans une transe sacrée. Elles dansaient, tourbillonnaient, libérant les énergies bloquées. La chaleur humide enveloppait leur peau, les ramenant au corps avec une intensité nouvelle.
Jeanne se souvint de sa naissance, des premiers battements de son propre cœur. Elle se sentait connectée à toutes les mères, à toutes les vies qui avaient commencé dans l’obscurité et la chaleur. La hutte était un lieu de renaissance, un sanctuaire où les masques tombaient et les âmes se purifiaient.
Paloma lui sourit, ses yeux brillants d’une sagesse ancienne. “Bienvenue, Jeanne. Ici, nous sommes à la fois en haut et en bas, dans le passé et le présent. La rivière de Guimauve nous lave, nous transforme. Et le tambour nous guide vers notre vérité intérieure.”
Les minutes s’écoulèrent comme des étoiles filantes. Paloma et Jeanne partagèrent leurs histoires, leurs peines et leurs espoirs. Elles se promirent de revenir, de se retrouver dans cette hutte sacrée chaque fois que le besoin se ferait sentir.
Et lorsque Jeanne sortit, le monde avait changé. Les arbres semblaient plus verts, les étoiles plus proches. Elle avait percé le Mitote, le grand brouillard et pouvait voir Nosyland très nettement. Jeanne savait qu’elle était différente, qu’elle avait touché quelque chose de profond et d’ancestral.
La hutte de sudation était plus qu’un simple abri. C’était un portail vers l’invisible, un lieu où les âmes se rencontraient et se guérissaient. Jeanne et Paloma savaient qu’elles reviendraient, encore et encore, pour guider les personnes dans la brouillard à se souvenir de qui elles sont vraiment.
Aux abords de la Temazcal
Des vagues d'ondes déferlaient sur Nosyland. Elles étaient de couleurs chatoyantes et amenaient avec elles les flagrances les plus douces, les plus délicates.
Chaque cellule de chaque être, chaque atome de chaque chose composantes de l'île se mirent à vibrer à l'unisson.
Grosygros et son équipage n'avaient jamais rien ressenti de semblable. Des ondes sonores colorées et parfumées, caressant la peau, qui venaient brouiller leurs capteurs sensoriels ? Insensé ?
Transgressant un bon nombre des règles qu'il avait lui-même établies, Grosygros quitta la route en dragées pour connaitre la source du phénomène. L'épicentre se trouvait aux abords de ce qui lui sembla être un pont. C'est alors qu'il les vit, presque translucides, dansant dans un soleil au milieu des ondes vives. Il ignorait jusque là que la lumière aussi est une vibration, que les formes de la nature sont façonnées par les ondes, c'est ce qu'il vit...
Des voix se firent entendre. Elles n'avaient pas suivi le chemin de ses conduits auditifs, il en était aussi convaincu que troublé. Il se surprit à entrer en lui pour en percevoir les tournures :
" Ton endroit est notre envers Grosygros. Laisses-toi éclairer par la lumière, laisse ton coeur décider... Les âme-itiés ne se lient pas dans le hasard et ne peuvent être brisées..."
Ces énigmatiques paroles le firent basculer, laissant derrière lui son équipage, bras ballants, bouche bée.
Curiosité - Morphogènèse et vibrations sonores : les travaux d'Alexander Lauterwasser