La Marmotte à Nosyland...
La Marmotte à Nosyland...
Voici venu le temps, de vous dire un peu plus,
Sur la vie de Marmotte et ses rêves en bonus,
Alors écoutez donc ce que je rime ici,
Pour passer du bon temps dans notre cher pays...
Ménage de printemps
Savez-vous que beaucoup se laissent intriguer
Par tout ce qui se trouve au creux de mon terrier ?
Ils ne voient bien souvent que ma tête ébahie,
A peine relevée, sortie de mon logis.
Alors pour aujourd'hui aux abords du printemps,
Je veux faire un ménage, explorant mon dedans,
Et montrer mes reliques exposées au jardin,
Elles pourront prendre l'air sous les yeux des terriens.
Tout d'abord, il nous faut une belle pancarte,
Surlaquelle est écrit : "il faudrait que tout parte",
Afin que les touristes s'avancent en confiance,
Et saisissent peut-être une opportune chance.
Par ici, vous verrez ma machine à stylo,
Quand on est un poète, il faut être écolo.
Elle va comme un gant avec un vieux rouleau
Pour étaler les vers et détendre les mots.
Ensuite, un métronome qui bat l'alexandrin,
Et puis l'octosyllabe en tapant dans ses mains.
Il y a dans des bocaux quelques biscuits de rimes,
J'en mange quelques uns dès lors que je m'exprime.
J'ai aussi des bâtons pour griller la guimauve,
Je pourrais m'en goinfrer jusqu'à devenir chauve,
Et pour les heures d'ennui, cette paire de jumelles,
Qui me permet d'épier les voisins en bretelle.
C'est parti la brocante, laissez vous essayer
Tous ces objets bizarres qui font poétiser,
J'aurais ainsi plaisir à goûter votre écho,
D'un geste bienveillant, vous tirer mon chapeau.
Enfoui dans la terre
Alors que la marmotte s'ennuyait dans son trou,
Elle voit une lumière qui l'attire d'en dessous.
Elle se met à creuser et tombe nez à nez,
Sur un bloc en cristal de fils d'or incrustés.
Sans bien y réfléchir, elle en vient à sculpter
La tête de son roi joliment couronnée.
C'est alors que ses traits se mettent à s'animer :
"- Donnez-moi votre rêve, et vous serez combler."
Marmottine affamée ne sachant que penser,
Effleure le visage d'un lissage parfait.
Et voilà dans sa main, un gros chou à la crème,
Elle est si satisfaite qu'elle en fait un poème.
"- Qu'il est doux, qu'il est frais,
J'ai la bouche aux aguets,
Si vite dégusté,
Je me sens rassasiée.
Maintenant peu m'importe,
Je me sens bien plus forte,
Je voudrais des chansons,
Et danser sans raison."
C'est alors que la pierre, vibre de tout son long,
D'un son tellement pure qu'elle marche à reculons,
Alors elle reconnaît "la salsa du démon"
Qui emporte son âme et son corps en fusion.
Mais qu'en toupie sans fin, elle tourne frénétique,
Le cristal s'emballe comme un fou fanatique,
Et sur un son aigu explose en dominos,
Que Marmotte ramasse, contente du cadeau.
Que pourrait receler ce précieux jeu magique ?
Avec qui partager un bon moment ludique ?
Il vous faudra attendre un prochain épisode
Pour que notre marmotte ces mystères décode.
Marmottine Babarde
La Cabane des Poètes Errants
"Cette cabane mériterait qu’on l’agrandisse !”
Depuis l’aube, c’est cette pensée qui animait l’apprenti archimage… Les touristes de Grosyland affluaient en nombre croissant, et les demandes de visa s'empilaient sur le bureau du Quartier général des Passeurs. Il fallait trouver une solution, une agence, peut-être? Un syndicat d’initiative pour ceux qui n’en ont pas.
Des guides touristiques, voilà ce qu'il manquait !
Plongé dans ses réflexions, il fut soudain tiré de ses pensées par un grand remue-ménage ! Récemment, une voisine s’était installée non loin de là dans un terrier. Il avait eu l’occasion de discuter avec elle et avait été surpris de découvrir qu’il avait affaire à une marmotte, et une barde de surcroît.
Il s’approcha du terrier et découvrit ce qui ressemblait à un vide-grenier. Le terme Vide-grenier, semblait mal approprié. Y avait-il des greniers dans le terrier d’une marmotte ? La question était amusante. Il se demandait s’il ne devait pas appeler cela un vide-terrier.
S'adressant à la Marmotte, il lança avec une pointe d'humour : "Eh bien, Marmottine, on dirait que tu fais un grand ménage de printemps ! Tu te débarrasses de trésors oubliés ? J'ai entendu dire que ton terrier regorgeait de reliques poétiques, et ma modeste cabane, en construction sur la frontière de Nosyland, ne demande qu'à les accueillir."
Son regard se posa sur les objets étalés devant le terrier, et son admiration se mua en une douce supplique : "Marmottine, tu proposes là un festin pour l'âme et l'esprit. Permets-moi d'acquérir quelques-uns de ces trésors, afin que ma cabane devienne un refuge pour les poètes errants,un lieu où les mots, tels des oiseaux, prennent leur envol et tissent des liens invisibles entre les cœurs."
Les dominos magiques
"- Bienvenue Archimage, tu peux tout emporter,
Ils seront plus utiles aux poètes étrangers.
Tu peux sans hésiter manger de ses biscuits,
Afin que ton discours rime toute la nuit.
Aujourd'hui, j'ai trouvé ces jolis dominos
En creusant dans mon trou, ils sont fait de cristaux.
Faisons une partie pour voir ce qu'il pourrait
Se passer de magique dans un rangement parfait."
Alors les deux amis se mettent à aligner,
Les merveilleux cristaux qui commencent à briller.
Et quand ils ont fini et le dernier posé
Voilà qu'ils se transportent vers un lieu enchanté.
C'est un cercle de pierre, en son centre une maison.
Quand on pousse la porte, des livres à profusion,
Et sur les étagères des reliques connues :
Celles de Marmottine, et les biscuits pourvus.
C'est là que le bon roi se dit : "- mais c'est bien sûr,
Nous voilà emmenés, vers la belle aventure.
Je voulais un endroit pour former les poètes
Et tes beaux dominos ont soigné ma requête."
Reste à imaginer ce qu'ils pourraient en faire :
Un télétransporteur allant de terre en terre,
Une fabrique à rêves, baignée d'imaginaire...
Voilà bien des objets dignes d'une sorcière...
La Marmotte de Pâques
Quand vient l'instant de Pâques, elle met sa charlotte,
Devant son établi la petite marmotte,
Et prend le chocolat qu'elle lisse avec soin,
Pour en faire des sculptures forgées avec les poings.
Des œufs et puis des poules ou encore des lapins,
Qu'elle aime à recouvrir d'un papier assez fin,
De toutes les couleurs, elle habille ces choses,
Leur insufflant la vie, se ralliant à leur cause.
Et lorsque les bambins, découvre ses merveilles,
Qu'ils attrapent habilement avant que le soleil
Fonde le chocolat et réduise à néant,
Le travail acharné qui a pris tant de temps,
La marmotte est heureuse épiant depuis son trou,
Le rendez-vous gourmand de ces petits filous.
Alors pour s'acclamer, elle siffle de bonheur,
Sans que personne ne doute de son précieux labeur,
Elle garde son secret en rangeant ses affaires,
Et à l'année prochaine remet son savoir-faire.
