La menace de Nosyland
La menace de Nosyland
Ils sont deux crocodiles, le Vide et le Néant,
Ils guettent à la frontière le propice moment,
Où les enfants s'endorment sans veiller sur leurs grands,
Qui de l'imaginaire n'ont plus qu'un faible vent.
Alors cahin caha traversent la bordure,
De guimauve tressée qui sert de ceinture,
A ce petit pays fait de lois oniriques
Et de ses habitants aux rêves chimériques.
Ils essaient de passer pour venir se repaître,
Des petits interstices qui s'insinuent en traître
Lorsque qu'un songe s'enfuit et qu'un autre revient,
Voilà les petits trous laissés sur leur chemin.
De leurs queues invasives d'un sombre fascinant,
Ils attrapent leur dû prêt à mordre cruement,
Et repartent tranquille, transformant en fumée,
Ce que les interstices ont chassés de côté.
Ils espèrent qu'un beau jour, tout leur sera acquis,
Et que dans le néant mourra ce paradis,
Mais ils ne savent pas que plus le vide croit,
Plus l'imagination pèse de tout son poids.
Alors ils continuent à la lisière du bois,
De piller notre monde comme des hors-la-loi.
Espérons qu'ils tomberont au creux d'un trou béant,
Passant l'éternité à se ronger les dents.
Marmottine Babarde
