Le Grand Porteur de la pièce
Le Grand Porteur de la pièce
Devant son univers, attend le Grand Porteur,
Il veille sur les mondes comme un ensorceleur,
Sur sa tête une liane, qui descend à ses pieds,
Enserrant tout son corps en voile printanier.
Dans sa main, une pièce dans un argent gravé :
Côté face un moulin que le vent fait tourner
Et sur le côté pile, qui aime à s'envoler
Un moulin-papillon aux ailes décorées.
Il tourne cette pièce dans ses doigts magiciens,
Et puis la jette à Terre pour y lire le destin :
D'une part, enfermer dans la réalité,
D'autre part, submerger de créativité.
Entre ces divins mondes, l'humain est propulsé.
Et lorsque le Porteur se met à décider,
Certains du côté pile, d'autres du côté face,
"- Qu'importe leurs chemins, pourvu que le temps passe !"
C'est là que je m'enfuis :
"- Nosyland en mon rêve
Je viens chercher ta fève
D'un soupçon d'euphorie."
Et parfois dans mes nuits, je cherche ce Porteur,
Pour lui subtiliser sa pièce porte-bonheur,
Afin de rester ivre de la vie à l'envers
Vivant l'éternité perchée d'imaginaire.
Marmottine Babarde
Art : Vladimir Kush, Moulins à ailes